Expliquer la philosophie aux enfants avec une activité ludique et concrète
- Nadia Thuilliers
- 18 sept.
- 3 min de lecture
Pourquoi expliquer la philosophie aux enfants ?
Quand on demande quelque chose à un enfant, il a souvent le réflexe de répondre vite ou de ne rien dire par peur de dire une bêtise. À l’école comme
à la maison, il est habitué à devoir donner « la bonne réponse », celle qu’on attend de lui.
Mais la philosophie fonctionne autrement : elle ne cherche pas à répondre tout de suite, ni à trouver la solution unique. Elle apprend à ralentir la réflexion, à écouter les autres et à s’autoriser à changer d’avis.
C’est ce changement de posture que nous voulons transmettre aux enfants : philosopher, ce n’est pas réciter une leçon, c’est apprendre à penser ensemble.
Et aujourd’hui, nous savons qu’en matière de pédagogie, ce qui fonctionne le mieux, c’est de manipuler des objets. Or, la philosophie est un objet mental… mais qui peut se vivre par le corps et les sensations. C’est pourquoi l’activité proposée s’appuie sur ce que les enfants ressentent, pour leur faire comprendre ce qu’est la philosophie en dehors des mots.
Pourquoi passer par une activité ?
Dire aux enfants : « La philosophie, c’est apprendre à réfléchir » reste trop abstrait. Ils sont surtout habitués à répondre vite, parfois sans réfléchir. Ils pensent même réfléchir quand ils cherchent à donner la bonne réponse. Ils ne savent pas exactement ce que réfléchir signifie.
C’est pourquoi cette activité sert d’expérience d’introduction : elle leur fait ressentir ce que signifie philosopher, au lieu de simplement l’entendre expliqué.
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Les étapes de l’activité
Répondre instinctivement. On commence par des questions simples, liées aux goûts : « Tu préfères la vanille ou le chocolat ? ». Ici, la réponse est immédiate, presque automatique.
Ralentir le rythme de réflexion. On propose ensuite des dilemmes où les deux choix sont désirables : « Tu préfères devenir invisible ou te téléporter ? ». Les deux options donnent envie. Pour choisir, l’enfant doit réfléchir, comparer, peser. Le temps de la réflexion apparaît naturellement.
Découvrir la divergence et la nuance. Vient alors le jeu des cartes :
🟢 d’accord – 🔴 pas d’accord – 🟡 ça dépend. Exemple : « On doit toujours pardonner ». Les enfants choisissent une carte, justifient leur choix, écoutent les autres. Ici, on apprend que :
la divergence d’opinion est normale,
la nuance (« ça dépend ») fait partie de la pensée.
Apprivoiser les questions sans réponse. Enfin, les enfants choisissent une question qui n’a pas de réponse toute faite et devront choisir choisir celle qui leur donne le plus envie de réfléchir :
Pourquoi rêve-t-on ?
Est-ce que l’univers a une fin ?
Peut-on être heureux sans liberté ?
On leur dit alors : « C’est ce genre de questions qu’on discute en philosophie : celles qui donnent envie de réfléchir, même si personne n’a la réponse définitive. »
Les bénéfices de cette activité
Briser la glace et créer un climat de confiance.
Faire ressentir la différence entre répondre vite et réfléchir.
Expérimenter la divergence et la nuance dans un échange.
Découvrir le plaisir des questions sans réponse comme point de départ de la philosophie.
Ressource à télécharger
Cette activité est issue du kit « Nos premiers ateliers philo », spécialement conçu pour les enseignants et animateurs. Téléchargez la fiche complète avec :
les questions prêtes à l’emploi,
les cartes à imprimer,
le déroulé pas à pas.
Pour la télécharger, c'est ici ⤵️
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