Les enfants posent beaucoup de questions mais n'ont aucune idée de leur portée philosophique.
Voici quelques pistes pour les aider à comprendre ce qu'est la philosophie.
Un dialogue imaginaire entre Socrate et Platon enfants
Imaginons une conversation entre Socrate et Platon encore enfants. Socrate confie à Platon qu'il passe son temps à se poser des questions, sans trop comprendre pourquoi. Platon lui répond qu'il en fait autant et cite quelques exemples : comment lire l'heure ? comment fonctionne la respiration ? d'où vient le poivre ?
Socrate lui fait alors remarquer que ces questions ont des réponses précises que l'on peut trouver en cherchant. Il interroge alors les enfants : où peut-on trouver ces réponses ?
Puis Socrate précise qu'il se pose, lui, des questions qui n'ont pas de réponse unique. Platon, sceptique, lui demande de lui en donner quelques-unes.
Qu'est-ce que le bonheur ?
Qu'est-ce qu'aimer ?
Pourquoi j'existe ?
Ces questions invitent à la réflexion car elles n'ont pas de réponse universelle. Chacun peut avoir une opinion différente. C'est l'un des critères d'une question philosophique : elle ne se résout pas par une réponse unique et définitive.
Différencier question philosophique et question non philosophique
Pour que les enfants comprennent ce qu'on attend d'un atelier de philosophie, il est utile de leur apprendre à distinguer une question philosophique d'une question non philosophique. Une question peut relever des sciences, des mathématiques, de la mécanique ou d'autres domaines si elle appelle une réponse précise et vérifiable. En revanche, une question philosophique ouvre une discussion et suscite des avis divergents.
Voici quelques exemples utilisés en atelier, avec une boîte à questions.
Qu'est-ce qui rend heureux ?
Qu'est-ce qui te rend heureux ?
Les enfants doivent identifier la différence. La première question est générale, la seconde est personnelle. Ce qui me rend heureux ne rend pas tout le monde heureux, alors que la notion de bonheur peut être définie plus largement. La question philosophique est celle qui porte sur une réflexion universelle et non uniquement sur une expérience personnelle.
Un autre exemple :
Les femmes et les hommes sont-ils pareils ?
Quel est en moyenne l'écart de salaire entre les femmes et les hommes ?
La première question invite à une discussion sur les différences de genre et les notions d'égalité et d'équité. La seconde relève des mathématiques : elle appelle une réponse factuelle et chiffrée. Pourtant, ces deux questions peuvent se croiser : l'écart de salaire peut être un élément à analyser pour débattre de l'égalité entre les sexes.
Autre exemple plus subtil :
D'où vient l'humain ?
Comment respire-t-on ?
La seconde question relève des sciences : elle a une réponse unique et vérifiée. La première peut recevoir plusieurs réponses selon les perspectives. Certains répondront que l'humain descend du singe, sur une base scientifique. D'autres diront qu'il vient d'Adam et Eve, sur une base religieuse. En comparant ces réponses, les enfants réalisent que la science repose sur un savoir vérifié tandis que la religion relève de la croyance. Cette question devient alors une porte d'entrée vers une réflexion existentielle : pourquoi sommes-nous là ? D'où venons-nous ? Que signifie notre existence ?
Apprendre à poser des questions philosophiques
Une fois que les enfants ont compris la différence entre question philosophique et question factuelle, on les invite à formuler leurs propres questions philosophiques. Cet exercice s'avère souvent plus difficile qu'il n'y paraît.
Pour découvrir une activité à faire avec les enfants et pour approfondir tes connaissances, tu peux accéder au cours gratuit que j'ai crée pour s'initier à la philosophie pour enfant et comprendre comment elle améliore l'écoute, la communications, et les CPS.
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